Selim. J’ai, et je pense d’être loin la seule, besoin de nommer les choses. Pour comprendre. Créer des boîtes dans lesquelles rentrent les concepts, quitte à les changer plus tard. J’ai toujours eu ce besoin de rangement, à trier mes livres, boîtes de conserve, épices, prénoms*, par ordre alphabétique. Pourtant, celui-ci, ce n’est pas moi qui l’ai choisi. Enfin, pas directement.
Lire la suite
Ma Folie
Heureux Heurts
Si je n’ai plus que ma chair tendre,
Sous un linceul tâché jadis,
Qui ne puisse servir d’offrande,
Autant la laisser seule aux mouches.
Nouvelle, échec
D’aussi loin que j’en eu une mémoire,
Je fus pariat, de haine : l’avatar,
Il fut faux amis, bourreaux cachant moins,
Confréries se relaient d’esprits malins.
Jalousies
Ma vie fut cerclée de morbide,
Dont les entours si versatiles,
Rendirent tant de faces albides,
Teignant jusqu’au bout de mes cils.
Couard frêle Hélène
Elle est ma flamme et me consomme,
Comme elle s’allume quand je m’exclame,
Mais les braises tonent et se conforment,
Et c’est nos voix que l’on assomme.
Pourrir
Des tissus mous du canapé aux chairs abstraites,
Entrelacées attendre la mort déjà préfaite,
Ambitions fumées, parois interdites,
Succomber aux vapeurs faciles qu’on nous dicte.
La nuit est longue
Les yeux te sondent, la nuit est sombre,
Lève-toi sans ombre, rampe vers l’immonde,
On rit puis grondent, quand tu dénombres,
Les lames de jet puis vagabondes.
Les nœuds des non-dits
Quand on aborde les nœuds, ce sont toujours mes autres qui sortent. Qui s’en approprient les maux, s’en cousent des mots. Qui disent savoir, qui ne savent rien, qui ne savent plus.
Anhédonie
De toutes les sensations, celle de n’en avoir aucune est la plus étrange. Un néant dévorant, pas la moindre once d’envie, d’ambition, d’émotion. Un vide absolu, comme si rien n’avait de but aucun.
Les Clefs de l’Ambre
Pierre d’ambre aux parois luisantes,
Fige le passé avalé,
Conserve les âmes qui hantent,
Leur bile aux sucs trop digérés.