La vie a fait de moi cette larve inepte, inapte. J’ai pris les coups, l’un après l’autre, qu’on a choisis pour moi. Le mal, partout. De nombreux visages, certains familiers, d’autres que j’ai oublié, et sans doute m’en suis-je fait aussi. J’ai été crachée, frappée, brûlée, humiliée, violée. Et aucun mot ne saurait illustrer les cauchemars qui ont suivi.
Louvoyer
J’étais une soudaine étrangère,
Dans les cendres, dans la poussière,
Quand comme une ombre surannée,
Une allumette, un cendrier,
Tu as jailli des abîmes pensées familières,
Pour tendre un tentacule loin des lumières.
Le long rien
Dans ce grand dédale blanc,
Tout l’intérieur se fait absent,
Je glane quelques secondes à fixer le plafond,
Espérant chaque clignement se muer en sommeil profond.
Ysongre
La mémoire est un sacré mystère. Ysongre vit dans ma tête. Il prétend beaucoup de choses. J’essaie de l’accepter, mais il ne me rend pas les choses faciles. J’ai déjà parlé de Selim, si ça vous intéresse, je vais creuser un peu plus loin.
Selim
Selim. J’ai, et je pense d’être loin la seule, besoin de nommer les choses. Pour comprendre. Créer des boîtes dans lesquelles rentrent les concepts, quitte à les changer plus tard. J’ai toujours eu ce besoin de rangement, à trier mes livres, boîtes de conserve, épices, prénoms*, par ordre alphabétique. Pourtant, celui-ci, ce n’est pas moi qui l’ai choisi. Enfin, pas directement.
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Avidéaux
L’autre est grand et suinte,
A mesure grandit l’enceinte,
Mais rétrécit la salle,
Et je n’y vois plus que
Heureux Heurts
Si je n’ai plus que ma chair tendre,
Sous un linceul tâché jadis,
Qui ne puisse servir d’offrande,
Autant la laisser seule aux mouches.