Ma vie fut cerclée de morbide,
Dont les entours si versatiles,
Rendirent tant de faces albides,
Teignant jusqu’au bout de mes cils.

D’abord jouxte un canon scié,
Créant un nouvel orphelin,
Puis un cou se vêtit strié,
Bleuissant l’amie et sa fin.

De nombreux autres voisinèrent,
Parfois aux visages inconnus,
Qui si lasses après de longues ères,
Obéissent à leurs cœurs imbus.

Mais tristesse ne m’emplit point,
Quand les âmes légères s’envolent,
Et si la date est leur dessein,
Je nourris de malsaines idoles.

Un vieux fantasme prédomine,
Voire ébauche mes horizons,
Voler leurs aspirations prime,
Leur glas nourrit mes ambitions.

Et si je braille aux antipodes,
Lorsque la foule s’apitoie,
C’est car du linceul au synode,
Ce n’est que le mien que j’y vois.

Illustration par Satellite09