Contrairement à mon âme, tout est blanc et sornettes,
En somme des acrostiches, quelques esperluettes,
Bien trop peu de sommeil, cauchemarder des miettes,
Et un ventre trop vide, à rêver des assiettes.
L’Arche de l’Éon
La pénombre fut éternelle,
Enlisée en bourbiers de miasme,
Les yeux comme carapace au fiel,
Et l’angoisse comme seul spasme.
Grand son
Crie. Perds le temps.
Personne n’entend.
Tu hurles dans le vide.
Tu brûles, tu t’évides.
Conne et scion
J’ai vu les yeux s’ouvrir,
Aider, protéger, mourir,
Ils ont observé, longtemps,
Puis se sont fermés au temps.
En faire
Le globe ne tourne pas rond,
Les antipodes se font scions,
Pivotent les idées despotes,
Aucune main tendue ne porte,
Vous faites barrage de vos chairs,
Seules répondent amères,
Vos ondes se terrent.
E-au-x Trou-bles
A chaque doigt marionnettiste s’enroule une histoire de corps,
Si la corde se fait trop fine, c’est qu’il n’est pas temps encor’,
Mais chacune des bulles éclosent deux nouveaux mondes,
C’est en suivant ces ruisseaux qu’on crée des dédales d’ondes.
Abysses
Sous les profondeurs de l’eau,
Dorment aux coins des mâchoires,
Quelques perles et idéaux,
Que les vagues polissent dans le noir.
Plus jamais dehors
La vie a fait de moi cette larve inepte, inapte. J’ai pris les coups, l’un après l’autre, qu’on a choisis pour moi. Le mal, partout. De nombreux visages, certains familiers, d’autres que j’ai oublié, et sans doute m’en suis-je fait aussi. J’ai été crachée, frappée, brûlée, humiliée, violée. Et aucun mot ne saurait illustrer les cauchemars qui ont suivi.
Louvoyer
J’étais une soudaine étrangère,
Dans les cendres, dans la poussière,
Quand comme une ombre surannée,
Une allumette, un cendrier,
Tu as jailli des abîmes pensées familières,
Pour tendre un tentacule loin des lumières.
Le long rien
Dans ce grand dédale blanc,
Tout l’intérieur se fait absent,
Je glane quelques secondes à fixer le plafond,
Espérant chaque clignement se muer en sommeil profond.