On arrache le chèque à pleines dents, la sueur encore perlante à nos fronts et on court à l’orée. On oublie vite l’odeur du feu et des effluves se mêlant au cri de nos cercles antérieurs.

Le plafond traverse le sol de la grotte et nous voilà sans boussole à dévisager notre ombre. Un chaos qu’on pense maîtriser avant de chavirer de nouveau et de vraiment paniquer. L’irréalité du sol en vient à nous faire reconsidérer jusqu’au propriétaire du bras s’étendant sous notre regard. Et lorsque l’on pense avoir retrouvé l’entrée, on se jette soi-même dans le premier gouffre venu pour s’en éloigner.

Au pied du fossé, d’autres âmes en peine dans leur plus simple appareil. Alors on tend la main et on fusionne, des heures durant. On sent chaque particule de ce nouvel ensemble charnel. Et nos envies disparaissent, nos doutes également, on fait, on attend. S’extirpent alors des creux des parois de longues branches crochues semblant nous aspirer. Elles n’ont plus rien du bois, leur provenance n’est pas claire, leur mouvance est palpable. Et elles veulent nous tuer.

Puis on ouvre les yeux. Le plafond roule de nouveau. Et on pense déceler quelque chose de familier avant de se noyer une nouvelle fois. Des yeux. Plein la carcasse. On voit par le bide, par toute cette mélasse dégueulasse de tuyaux et de grève intestine. Du rouge. Partout. Sur les bras, sur le toit, dans la lumière. La lumière. Et on suit le chemin, sagement, comme d’habitude.

Promis, c’est la dernière fois.