TW : mort d’un animal

Cachou, c’est le nom qu’on lui a donné. Un petit oiseau, trouvé perdu sur la rue principale. Un choucas des tours. Il n’allait pas bien. Pas tombé du nid. Pas en exploration en attendant que sa mère vienne le chercher. Non. Blessé. Presque mort. Effrayé. On l’a pris, on l’a emmené chez nous.

On lui a pris un petit carton. On a mis du sopalin au fond. On a regardé sur internet. On a mis de l’eau. Des céréales mouillées (pas des Kellogs, hein, des vraies céréales, du blé ou de l’avoine je sais plus). Il a mangé et bu un peu. Après il a dormi. Puis il s’est agité. Le carton, c’était trop petit.

On l’a sorti, il nous a fait des câlins. À un moment, je l’ai mis sur mes genoux. Il est resté calme, j’ai mis un sopalin dessous (les oiseaux n’ont pas de sphincter, ils peuvent pas se retenir quand ils ont besoin de faire ce qu’ils ont besoin de faire). Il s’est posé là. Il m’a fait quelques petits coups de tête. Je lui ai fait quelques caresses. Et puis il a fait la sieste. Il est resté là des heures durant, il était bien. Après on lui a aménagé un petit coin sur le bureau. Il avait ce qu’il fallait à disposition et quand il voulait se manifester, on s’occupait de lui.

Cachou sur mes genoux

Évidemment, on n’a pas l’expertise des oiseaux, alors on a appelé des associations. Savoir quoi faire. S’il fallait le soigner, le faire rejoindre un refuge, tout ça. On nous a dit que c’était possible, on a eu une date. On a appelé des gens avec une voiture pour pouvoir l’emmener là-bas. On s’est dit que ça allait être bien.

Mais. Parce qu’il y a eu un mais. Avant que le jour où on devait l’emmener arrive. À un moment, il s’est agité. Beaucoup. La tête à l’envers, il tournait en rond sur lui-même. On a essayé de le calmer. De le remettre dans le bon sens. De le maintenir pour pas qu’il se fasse du mal. De le rassurer. De lui donner du calme. Il s’est calmé un moment. Puis ça a repris. Plus fort. Arrêté. Repris. De plus en plus fort. À un moment, plus rien. J’ai tenté le massage cardiaque. J’ai tenté le bouche à bouche. Tout ce que j’ai pu. J’ai pas voulu arrêter. Je sais pas combien de temps. On m’a dit “Abby, arrête, c’est fini.”

J’ai pleuré. J’ai vomi. J’ai hurlé. J’ai pas pu lui faire autre chose après. C. s’est occupée de la suite. Une petite sépulture. Elle a été creuser à un endroit. Elle l’a enterré dans une petite boîte. Mis une petite croix, une petite plume dessus. Et voilà.

C’était Cachou. Ça peut paraître qu’un oiseau pour vous. Mais pour moi, pour nous, il a compté beaucoup. Je me rappelle souvent de lui.

Alors ça c’est pour lui. Je t’oublie pas.

Là où il repose