Pas reculons
Dans le hall
Du laboratoire aux ondes sales
J’écorche mon nom
Sur ma peau
De mes accidents au ton pâle
Ma Folie
Inaccessible
J’ai retrouvé ça sur un vieux blog. Ce texte date de début 2008. J’avais 15 ans. Les fautes d’orthographe sont d’origine. L’illustration aussi. Tous les textes de ce blog d’époque n’étaient pas de moi, certains étaient volés et je n’en suis pas fière. Mais celui-ci est à moi et je le poste à nouveau. Je le poste à nouveau car on m’a accusée, à l’époque, de l’avoir volé. A un concours de poésie, au lycée. J’en parle ici : http://mise-en-abyss.com/temoignages/monsieur-t/
Les nuits calmes
Mon enfance, c’est un drôle de bordel. D’un côté, il y avait l’école. J’en tremblais de chaque membre tous les matins, avant de prendre le bus. Le collège, c’était horrible. Pire que la mort. On me crachait dessus, on me tapait dessus, on me collait des chewing-gums dans les cheveux, on me mettait des coups de briquet sur le corps. Dans mon groupe “d’amis”, deux s’en foutaient de tout, l’autre était souvent sympa, mais parfois me tapait sans raison et je n’avais pas le droit de riposter sous risque de m’en prendre une autre jusqu’à ce qu’il ait le dernier mot.
Torture Thérapeutique
L’hôpital psychiatrique. On ne m’a pas tellement laissé le choix. Mais au-delà de comment ai-je fini par y mettre les pieds, la question est surtout de savoir l’état dans lequel ont fini lesdits pieds, une fois sur place.
Les yeux qui se soulignent
Tout le temps, il y a eu les yeux. Moi et pas moi à la fois. Ils m’ont regardée, m’ont questionnée, m’ont demandé si ce que je vivais était réel. Et longtemps je n’étais pas sûre de la réponse.
Chaos banal
On arrache le chèque à pleines dents, la sueur encore perlante à nos fronts et on court à l’orée. On oublie vite l’odeur du feu et des effluves se mêlant au cri de nos cercles antérieurs.
De vi(d)e
Ils ont leur jolie droite sur le bitume, discontinue, prétracée du sang de leurs ancêtres. Alors je regarde mes jalons, un à un, et chacun semble inatteignable. Si je n’avance pas, si je n’ai ni projet ni ambition, c’est car je suis déjà morte. Le genre de phrase qu’on écrit sur son agenda au collège. Le corps a déjà cédé, dans ma tête, il ne reste plus qu’à coucher le dessin.
Ratures
Je froisse mon corps comme du papier
Du papier fatigué dont on jette les cendres
Papier millimétré aux bordures effacées
Je m’attèle à te redessiner tous les angles
Les citrouilles qu’on éventre
Il y a la famine, yeux livides et qui grouillent
Leurs trajets incessants qui aliènent les sens
Des charniers qu’ils explorent et du charnel en fouille
Les rebelles en goudron des visions qui s’obstinent
Qui se tordent et se muent en des guerres intestines
Et cousus à la hâte en répit de patience
Terre à terre
Je suis la pierre, l’érodée, celle qu’on entame à la pioche. Celle dont on éparpille les morceaux comme un puzzle à la crèche. Celle à la mousse flétrie et aux parois lézardées. Celle aux gravats feutrés et aux gisements déjà pillés.
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