Je suis fragmentée. F r a g m e n t é e car je suis seule. Mais accompagnée de mes plusieurs. Tous sont différents et se relaient avec une frénésie à peine perceptible.

Je suis éparse, chacuns ne s’y retrouvent plus. Je tente de comprendre, en vain. Puis-je décider pour nous tous ? Ne changeront-ils pas d’avis, demain ? Sera-t-il trop tard ?
J’en perds les mots.

Nous sommes trop. Je ne puis être tant mais tous ces temps sont moi. Je suis comme maudite, hantée à mi-temps. Tantôt anormale, parfois saine, souvent vide.
J’éperds les maux.

J’accapare les plaies et me couds les miennes. Des assemblages inconsistants et mélangés. Des phases entre mensonge et douleur.
J’égare les peaux.

Chacuns sont chacunes, parfois chacun-e-s, parfois […]. Certains feintent les obstacles. D’autres se haïssent de ne pouvoir le faire. Les derniers restent muets, honteux.
Et mon esprit suit.

gossamer