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Les nuits calmes

Mon enfance, c’est un drôle de bordel. D’un côté, il y avait l’école. J’en tremblais de chaque membre tous les matins, avant de prendre le bus. Le collège, c’était horrible. Pire que la mort. On me crachait dessus, on me tapait dessus, on me collait des chewing-gums dans les cheveux, on me mettait des coups de briquet sur le corps. Dans mon groupe “d’amis”, deux s’en foutaient de tout, l’autre était souvent sympa, mais parfois me tapait sans raison et je n’avais pas le droit de riposter sous risque de m’en prendre une autre jusqu’à ce qu’il ait le dernier mot.

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Monsieur T.

Monsieur T.,

J’ai été élève d’une de vos classes, il y a de cela des années. Cinq ans, six ans, peut-être plus. Pendant longtemps, vous et vos cours d’anglais un peu particuliers m’ont beaucoup fait rire. Pour nous faire apprécier la langue, vous redoubliez d’imagination et nous étudiions un jour South Park, un autre une chanson choisie par un élève, un autre encore des formes d’art un peu particulières.
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Haut les mains

[Pour les personnes s’apprêtant à lire ce qui suit, une mise en garde : le texte contient de la violence physique et psychologique sur mineure]

Il est amusant de constater la facilité qu’ont les gens à se bander les yeux. Ma famille d’abord, préférant me voir encaisser que de se brouiller avec mon père. Ma mère ensuite, me répétant qu’il avait un bon fond et que la responsabilité me revenait en partie. Et encore aujourd’hui mes collègues, feignant de ne pas comprendre pourquoi je me refuse au maximum à retourner chez mes parents depuis que j’ai décroché mon indépendance. Jusqu’à la culpabilisation parfois. Mes parents jouissent d’une immunité, comme tant d’autres, et il semblerait que je leur doive quelque chose. Je reste persuadée qu’iels préfèrent que je ne leur retourne pas la politesse.
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