L’autre, ça a longtemps été moi. Un titre reposant d’où j’aperçois le mauve. Aujourd’hui, c’est toi. L’ombre des pas sachant mieux qu’eux où aller et qu’on ne rattrape pas. Un tracé si fort sous les sangs, noué si profondément dans ma chair, que l’horizon n’effrayait pas le moindre de moi. Et si mes pieds ont su tourner parfois, je les aurais tranchés pour ne pas m’éloigner. Mais peut-être me suis-je perdue.

Puis mes yeux ont fané
Et le monde n’existe plus

Il n’y a plus d’once d’ambre dans mon regard. Juste un brun vitreux bon à essuyer le sable. Des mains tâtant le sol à la recherche d’un vêtement que je pourrais te tendre pour toucher les tiennes une dernière fois. Et des souvenirs à en dépasser la pensée.

Qu’on arrache à moi-même

J’ai vu tes empreintes fuyantes et me suis faite roc à en espérer la poussière : seul le chemin a péri face au vent. Et pour que personne n’en connaisse l’emplacement, j’en ai brûlé la forêt. Mais je replanterais les arbres un à un pour quelques cailloux blancs.

Et je n’ai plus
Ni rancoeur ni colère
Que des cendres
Qui brûlent encore