D’aussi loin que j’en eu une mémoire,
Je fus pariat, de haine : l’avatar,
Il fut faux amis, bourreaux cachant moins,
Confréries se relaient d’esprits malins.
Jalousies
Ma vie fut cerclée de morbide,
Dont les entours si versatiles,
Rendirent tant de faces albides,
Teignant jusqu’au bout de mes cils.
Couard frêle Hélène
Elle est ma flamme et me consomme,
Comme elle s’allume quand je m’exclame,
Mais les braises tonent et se conforment,
Et c’est nos voix que l’on assomme.
Pourrir
Des tissus mous du canapé aux chairs abstraites,
Entrelacées attendre la mort déjà préfaite,
Ambitions fumées, parois interdites,
Succomber aux vapeurs faciles qu’on nous dicte.
L’Outre-Monde
Je n’sais pas d’où iel vient,
Mais iel vise toujours juste,
S’élance, dévore mes reins,
Du blanc qui file mon buste.
La nuit est longue
Les yeux te sondent, la nuit est sombre,
Lève-toi sans ombre, rampe vers l’immonde,
Je ris puis gronde, quand tu dénombres,
Les lames de jet puis vagabondes.
Les nœuds des non-dits
Quand on aborde les nœuds, ce sont toujours mes autres qui sortent. Qui s’en approprient les maux, s’en cousent des mots. Qui disent savoir, qui ne savent rien, qui ne savent plus.
Anhédonie
De toutes les sensations, celle de n’en avoir aucune est la plus étrange. Un néant dévorant, pas la moindre once d’envie, d’ambition, d’émotion. Un vide absolu, comme si rien n’avait de but aucun.
Les Clefs de l’Ambre
Pierre d’ambre aux parois luisantes,
Fige le passé avalé,
Conserve les âmes qui hantent,
Leur bile aux sucs trop digérés.
Blouse visqueuse
Pas reculons
Dans le hall
Du laboratoire aux ondes sales
J’écorche mon nom
Sur ma peau
De mes accidents au ton pâle