On me dit
Trop précieuse pour ce monde
Et je cherche à partir
À contempler les radeaux
J’ai perdu l’âme au premier jour
Ai perdu l’âge du sans-souci
À préférer les suaires au clair
Me suis perdue dans l’incurie
Je les passe à tremper ma tête
À hurler de tout mon saoul
Qu’il n’est pas pour moi
Que je ne suis pas dans mon assiette
Je crache sur la voile
Quelques bribes entremêlées
Des artifices en acrostiches
Ma chétive entrelacée
Les flots sont longs
Les mots sont lents
Les nuits de misère, enroulée dans la misaine
Je taraude les fuites, les abysses ensuite
Je tire sur la corde, on tire sur ma nuque
Mon corps se protège, mon cerveau s’ébruite
J’ai le verbe
Tremblant comme une ombre
Fragile comme un mort
Qu’on pousse sur la planche
Qui courre sur la bouline
Jusqu’à tomber
Jusqu’au néant si convoité